Comment bien préparer vos visuels pour l’impression

Comment bien préparer vos visuels pour l'impression
Sommaire

Avec l’avènement des réseaux sociaux et des multiples outils “grand public” souvent disponibles gratuitement sur le web aujourd’hui, on peut certes se débrouiller pour créer des visuels un minimum attractifs. Cela peut vous être utile si vous n’avez pas forcément les moyens de vous offrir les services d’un professionnel du graphisme ou de la communication.

Cependant, si cette façon de procéder peut faire l’affaire en création web, il n’en sera pas de même pour des visuels destinés à l’impression physique !

Dans ce cas de figure, des connaissances plus poussées seront nécessaires car il y a des règles à respecter dans la gestion de votre fichier de travail, l’utilisation de votre logiciel de création et l’exportation de votre visuel dans un format utilisable par votre imprimeur.

Nous vous dévoilons dans cet article les points les plus importants à considérer si vous souhaitez obtenir un rendu optimal et éviter de perdre du temps et de l’argent. En effet, si votre imprimeur doit vous demander de corriger certains points (ou vous proposer un devis si vous souhaitez qu’il s’en occupe), voire recommencer tout le travail, les économies que vous pensiez faire en créant vous-même votre visuel s’envoleront en un éclair !

Par contre, si vous respectez scrupuleusement ces quelques conseils, votre imprimeur devrait vous adorer 😉

Configurez correctement votre fichier de travail avant création

Même si certains éléments de configuration peuvent être effectués en cours de route, préparer votre fichier en amont vous permettra d’aborder sereinement la création de votre visuel en sachant que votre document est “aux normes”.

Vous pouvez d’ailleurs effectuer cette préparation une seule fois par type de document et enregistrer un modèle que vous utiliserez pour vos prochaines créations qui seront au même format !

CMJN : Le code couleur phare en impression

C’est le premier point que vous allez devoir considérer : si votre logiciel de création graphique ne propose que du RVB (code couleur destiné à l’affichage sur écrans), vous pouvez d’ores et déjà vous mettre à la recherche d’un autre logiciel proposant le CMJN.

En effet, le RVB n’est pas adapté à l’impression offset ou numérique car les couleurs affichées à l’écran n’auront pas le même rendu sur papier une fois imprimées. Egalement, la palette de couleurs CMJN étant moins grande que la palette RVB, vous risqueriez de vous retrouver avec des différences notables de nuances en cas de conversion du mode colorimétrique en fin de travail…


Pour vous éviter toute prise de tête, configurez votre fichier de travail en CMJN dès le début ✅

Le mode CMJN

Si le logiciel que vous utilisez actuellement ne prend pas en charge le CMJN, sachez qu’il en existe aujourd’hui un certain nombre sur le marché et que vous devriez donc trouver votre bonheur assez facilement.

La suite Adobe est la plus connue et couramment utilisée, mais également la moins accessible en termes de courbe d’apprentissage et de finances. Toutefois, on peut trouver de nombreux cours sur Internet et la suite logicielle est maintenant disponible en abonnement mensuel. La barrière à l’entrée se réduit donc de plus en plus, mais la touche artistique et l’expérience professionnelle ont encore une importance capitale dans le résultat final 🙂

Notez également que depuis 2014, la suite de logiciel Affinity est également disponible, et même si Adobe reste le leader incontesté auprès des professionnels du secteur, ce “nouveau” concurrent a su faire sa place auprès d’un assez large public, grâce à son utilisation plus intuitive et son tarif plutôt attractif.

Applications de design ADOBE
Applications de design Affinity

Concernant le paramètre de profondeur des couleurs, le mode 8 bits est toujours le plus couramment utilisé car il suffit à la majorité des travaux. Le mode 16 bits donne accès à un nombre bien plus conséquent de nuances de couleurs, ce qui est notamment utile pour travailler des fichiers RAW (en retouche photo), mais vous aurez besoin d’un ordinateur de compétition pour travailler correctement ! Vous pouvez donc rester en 8 bits pour la quasi-majorité de vos créations.

Noir 100% ou noir profond ?

Selon la taille des éléments de couleur noire sur votre visuel, il vous faudra opter soit pour un “noir 100%”, soit pour un “noir profond”.

J’entends déjà des voix s’écrier “c’est bien beau tout ça, mais…explique-nous, Jamy ^^” (un bon point pour vous si vous avez la ref 😉 )

En impression offset, chaque couleur primaire est imprimée l’une après l’autre, et c’est grâce à leur superposition que les couleurs souhaitées apparaissent. Ainsi, vous aurez compris que le papier doit passer 4 fois dans la machine pour que le résultat final soit obtenu.

Si le papier se décale, des liserés magenta, cyan ou jaune peuvent apparaître sur certains contours, notamment sur les textes noirs. Vous l’avez certainement déjà constaté sur certains magazines.

C’est dans ce cas de figure que le noir 100% est recommandé, car il évitera ces débordements qui donneront un effet de flou désagréable à la lecture, en plus de donner une mauvaise image de marque à votre entreprise.

Voici comment obtenir un noir 100% :

Noir 100 pour 100 en CMJN

Vous vous demandez certainement pourquoi on parle de “noir 100%” et de “noir profond”…en effet, s’il est à 100%, c’est qu’il est au maximum, non ?

Dans la pratique, lorsque vous aurez besoin d’imprimer de grandes surfaces sur lesquelles la couleur doit être bien vive et uniforme, telles des affiches, flyers, brochures ou même des cartes de visite, vous constaterez que le noir 100% donne plutôt un résultat gris anthracite.

Pour obtenir un noir profond, plusieurs configurations sont possibles, en tous cas le taux d’encrage ne devra pas dépasser 300% pour de l’impression offset, car c’est la limite acceptée par la plupart des imprimeurs. De plus, un taux d’encrage trop élevé augmente les risques de bavures et peut potentiellement déchirer le papier s’il n’est pas d’assez bonne qualité.

Voici un réglage que nous vous proposons, avec un taux d’encrage à 250% :

Noir profond en CMJN

N’hésitez pas à vous rapprocher de votre imprimeur pour confirmer si les réglages que vous choisissez seront recevables.

Autre point important à considérer : à moins que vous n’ayez un écran spécifiquement calibré, le rendu que vous verrez sur votre écran ne sera pas le même que celui à l’impression. Sur un écran “grand public” et selon ses réglages, les couleurs seront souvent de plus forte intensité.

Egalement, sachez que les effets de lumière ne peuvent pas être reproduits sur du papier.

300 DPI : la résolution privilégiée en impression

Si vous voulez éviter les éventuels effets de pixellisation, votre document ainsi que tous les visuels que vous utiliserez pour le créer devront être en 300dpi. le réglage 72dpi est à réserver au contenu destiné aux réseaux sociaux et aux sites Internet, car il convient très bien à l’affichage sur écran et permet d’obtenir un fichier le plus léger possible.

impression resolution 300 DPI

DPI signifie “Dots per Inch”. En français, cela se traduit par PPP, ou “Points Par Pouce”.

On retrouve également PPP pour les visuels numériques, mais cela signifie “Pixels Per Inch” (Pixels Par Pouce).

Etant donné qu’un pouce équivaut à 2,54cm, ce réglage de résolution permet donc de décider le nombre de points qui seront affichés dans ces 2,54cm. On comprend donc que plus il y a de points, plus le rendu sera net.

Cela ne veut pas dire que l’on peut augmenter ce réglage à volonté ! D’autres éléments sont à prendre en considération.

Voici quelques propositions de réglages selon le type de visuel sur lequel vous désirez travailler :

  • 600dpi : à réserver aux affiches et aux documents auxquels vous souhaitez donner un aspect luxueux. Selon la configuration de votre ordinateur, il pourrait se mettre à “ramer” car le document sera plus lourd à traiter.
  • 300dpi : c’est le réglage le plus courant pour la majorité des documents et visuels : cartes de visite, flyers, affiches standard…
  • 150dpi : convient pour des visuels de plus grand format, comme les PLV (Publicités sur Lieu de Vente)
  • 80dpi (voire 40dpi) : à réserver aux visuels destinés à être vus de loin (plus de 10m). Plus le visuel est grand et plus on est éloigné, moins il y a besoin de points car l’œil ne distinguera pas de défauts à une grande distance. Le fichier de travail en sera d’autant plus léger.

Définissez la bonne taille de document dès le départ

Outre la résolution et les codes couleur, vous devrez également bien choisir et configurer le format papier de votre document pour éviter d’avoir à redimensionner et déplacer tous les éléments de votre fichier.

Par exemple, si vous devez faire imprimer des flyers en format A5, il est préférable de configurer votre fichier sur ce format directement, plutôt que de travailler sur le format A4 et devoir ensuite réduire chaque élément et le replacer…idem dans l’autre sens si vous devez sortir un format A3.

CAS PARTICULIER : Si vous devez créer un visuel pour des panneaux publicitaires au format 4m x 3m, configurer votre fichier en 40/30cm et 720dpi vous permettra de travailler avec les mêmes proportions que d’habitude.

En effet, si vous configurez le fichier en 400cm x 300cm, 2 points principaux pourraient vous causer des soucis :

  • Vous devrez multiplier par 10 la taille de toutes vos polices pour pouvoir les lire correctement. Sachant qu’il y a une taille maximale de police interprétable sur les logiciels, travailler en 40cm x 30cm vous permettra de rester sur les tailles de polices classiques et de ne pas subir de bug particulier si vous deviez atteindre cette limite.
  • Les images et autres éléments que vous importeriez sur un fichier en 400cm x 300cm seraient visuellement comparables à des pin’s…

Pour ce cas précis, vous pourriez donc configurer votre fichier en 40×30 720dpi puis passer en 72dpi après avoir fini le travail, puisque les panneaux publicitaires n’ont pas besoin d’une résolution très élevée. La taille de document s’ajustera d’elle-même !

Taille de document de depart

Placez les différents repères d’impression

Vous devrez prendre en compte 3 repères principaux afin que votre document soit le plus qualitatif possible. Chacun a son utilité à des étapes différentes de la conception.

La zone de sécurité

Ce repère permet de conserver une marge intérieure entre votre contenu visuel et les traits de coupe, dont nous parlerons dans un instant.

Zone de securite

En effet, afin d’éviter que certains de vos éléments visuels ne soient tronqués à la coupe (illustration, texte…), il est conseillé de garder une distance d’au moins 3mm (selon le document sur lequel vous travaillez) entre les traits de coupe et le bord de cette zone de sécurité.

Les traits de coupe

Comme leur nom l’indique, les traits de coupe permettent à l’imprimeur de savoir en un coup d’œil où il devra découper les bords de vos visuels. Grâce à ceci, ainsi qu’à la zone de sécurité, aucun risque de couper des éléments importants 👍

trait de coupe

Les fonds perdus

Afin d’éviter les risques de rebords blancs disgracieux autour de votre visuel si le papier se décale ou si la machine de coupe n’est pas correctement calibrée, il est conseillé de faire dépasser légèrement votre design des traits de coupe.

Fond perdu 1

Tout comme la zone de sécurité, les bords perdus peuvent être d’environ 3mm de chaque côté, voire plus selon les besoins. Cependant, cette marge étant extérieure, il faudra la prévoir dès le départ, lorsque vous choisirez la talle de votre document.

Ainsi, si vous prévoyez de travailler sur un A4 (210mm x 297mm), votre document devra faire 216mm x 303mm ! Vous devrez ensuite placer les traits de coupe à 3mm des bords du document, puis la zone de sécurité à 3mm des traits de coupe.

Voici une illustration de ces différents repères :

Traits de coupes fond perdu zone de securite pour impression

Exportez votre travail dans les règles de l’art

Bien que les fichiers JPG, TIFF, RAW et EPS soient recevables, le format de référence est le PDF en haute résolution.

Évitez d’envoyer directement votre fichier de travail à votre imprimeur (PSD, AI, QXS, INDD…) car selon les versions des logiciels, vous pourriez rencontrer divers soucis de compatibilité.

Également, même si Word, Publisher et Powerpoint sont capables de générer des fichiers PDF, ce ne sont pas des logiciels de graphisme…ils sont donc à proscrire ! D’ailleurs, le PDF qui sera généré ne sera pas du tout de la même qualité que ceux exportés par Photoshop, Illustrator et consorts.

Si vous n’incorporez pas les polices dans votre fichier PDF, pensez à les vectoriser ! Elles seront alors interprétées comme des formes, ne seront plus pixellisées et conserveront donc une qualité optimale même si elles sont re-dimensionnées.

Pour un texte sans pixels

⚠️ De plus, si vous n’avez pas vectorisé et que votre imprimeur n’a pas la police que vous avez choisie, vos textes n’auront pas du tout le même look ⚠️

Polices manquantes

Vous devriez maintenant avoir toutes les cartes en main pour fournir un travail de qualité à votre imprimeur et contempler avec fierté le travail fini 🙂

Rappelez-vous bien de ces 3 points cruciaux à établir dès le départ sur votre fichier :

  • définition (nombre total de pixels dans l’image)
  • taille (format : A4, A3, 4m x 3m…)
  • résolution (densité de pixels, autrement dit le nombre de pixels par pouce)

Placez ensuite vos repères, et seulement ensuite, vous pourrez vous en donner à cœur joie sur la partie la plus intéressante et motivante : la création 🙂

Pensez à respecter votre charte graphique si vous en avez déjà une !

Ces quelques points de rappel sont valables également pour les créations numériques !

Dans tous les cas de figure et au moindre doute, n’hésitez jamais à demander conseil à votre imprimeur afin de faire gagner un temps précieux à tout le monde. Il appréciera très certainement la démarche, sachant le nombre de documents non conformes qu’il doit recevoir chaque jour 😉

Si après la lecture de cet article…

  • Vous n’avez pas le temps de vous occuper de tout ceci et préférez déléguer ;
  • Vous n’avez pas les connaissances et/ou compétences nécessaires pour créer des visuels ;
  • Vous sauriez vous débrouiller, mais préférez obtenir un résultat professionnel ;

…nous serons alors très heureux de mettre nos compétences et notre sens artistique à votre service !

Contactez-nous via les boutons ci-dessous et nous ferons prendre vie à vos idées !

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